X-oenologie - Compte-rendu2023-09-11T03:00:41+02:00urn:md5:16b771ea77c502ea7713f99e322e727cDotclearJacquessonurn:md5:014b755e6c5b3dc1b6bf2f5efd71f0a92013-01-01T20:00:00+01:002013-01-01T20:01:27+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 05/12/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
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Le 5 décembre 2012, nous avons eu le privilège de recevoir Monsieur Jean-Hervé Chiquet, copropriétaire avec son frère Laurent de la prestigieuse Maison Jacquesson. Je dis « privilège » car c’est un bonheur de se faire expliquer par son principal instigateur les choix effectués par cette Maison et c’est un grand plaisir de pouvoir déguster autant de belles cuvées.<br />
<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/.Champagne_Jacquesson_m.jpg" alt="Champagne_Jacquesson.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Jean-Hervé Chiquet est propriétaire d’une grande Maison mais c’est surtout un grand Monsieur, un vrai visionnaire tout en gardant un contact facile et naturel, qui a fait des choix de qualité (travail à la vigne impressionnant) et de transparence (contre-étiquette donnant toutes les informations importantes).<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée 734</strong></ins><br /></p>
<p>L’assemblage comprend 54 % de chardonnay et le vin de base (70 %) est du 2006.<br /></p>
<p>La robe est de couleur paille, avec des bulles qui semblent d’une belle finesse mais que je ne jugerai pas de façon sûre en raison des verres classiques qui ne facilitent pas ce jugement.<br /></p>
<p>Le nez est assez ouvert et frais ; il prodigue des arômes de fleurs blanches, d’agrumes, de pomme verte, et quelques notes briochées et miellées.<br /></p>
<p>La bouche est très vive, marquée par une acidité notable mais pas dérangeante ; les agrumes et la pomme verte reviennent, sur une longueur honnête et une finale légèrement amère. <br /></p>
<p>Un bon Champagne d’apéritif : 15 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée 735</strong></ins><br /></p>
<p>L’assemblage comprend 50 % de chardonnay et le vin de base est du 2007.<br /></p>
<p>La robe est de couleur paille.<br /></p>
<p>Le nez s’ouvre sur une palette plus fruitée, principalement des fruits blancs, complétée par des notes beurrées.<br /></p>
<p>La bouche tranche avec le nez, montrant une belle fraîcheur, sans acidité marquée, mais également du volume et de la concentration. <br /></p>
<p>Un bon Champagne d’apéritif ou pour accompagner un poisson : 16 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée 736</strong></ins><br /></p>
<p>La cuvée comprend 53 % de chardonnay, 29 % de pinot noir, 18 % de pinot meunier, et le vin de base est du 2008 (66 %), qui est un millésime très réussi par la Maison. Le dosage, toujours très faible chez Jacquesson, est encore réduit dans ce cas : 1,5 g/l !<br /></p>
<p>La robe est de couleur paille.<br /></p>
<p>Le nez dévoile une belle intensité et une grande finesse. Le premier nez est grillé et sur la noisette puis ce sont des arômes de fruits confits (abricot, melon) qui apparaissent.<br /></p>
<p>L’attaque est ronde et volumineuse, vite surpassée par une grande minéralité et une superbe tension qui procurent à la bouche une longueur phénoménale. <br /></p>
<p>Un excellent Champagne de gastronomie : 17 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Millésimé 2002</strong></ins><br /></p>
<p>La robe reste invariablement de couleur paille.<br /></p>
<p>Le nez, intense et très fin, s’équilibre entre floral, fruité (beaux agrumes), grillé et brioché.<br /></p>
<p>C’est la minéralité et la fraîcheur qui frappent en bouche, le toucher de bulle est très fin et persistant : on est proche des sensations de la Cuvée 736, avec moins de puissance mais un potentiel très important.<br /></p>
<p>Un très bon Champagne (16,5 / 20) qui va gagner en complexité dans les 5 à 10 ans.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Millésimé 1997</strong></ins><br /></p>
<p>Pour une fois la robe tire vers le doré. L’élevage légèrement oxydatif et le temps ont fait leur œuvre, d’autant plus rapidement que le millésime n’est pas parmi les plus grands.<br /></p>
<p>Le nez très intense est dominé par les arômes tertiaires : fruits secs (noisette et même un peu de noix), raisins secs, sous-bois, truffe, le tout sur un fond où le fruit n’est pas absent.<br /></p>
<p>La bouche est puissante et complexe, sur la même gamme aromatique, le côté tertiaire (raisins secs, noix) étant agrémenté de notes réglissées sur la longue finale.<br /></p>
<p>Un superbe Champagne pour qui les apprécie vieux. Il me paraît à point : 17,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p>Cette Maison innovante nous a enfin fait déguster des Cuvées millésimées de terroir spécifique.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée « Caurne Bautray » à Dizy, 2002</strong></ins><br /></p>
<p>Aucun dosage !<br /></p>
<p>La robe est de couleur paille.<br /></p>
<p>Le nez est intense et finement noisetté et brioché, avec un festival de fleurs blanches et de fruits blancs.<br /></p>
<p>L’équilibre en bouche est remarquable entre corpulence et finesse mais c’est celle-ci qui l’emporte finalement. La finale élancée, toute en fraîcheur, nous ravit.<br /></p>
<p>Un très beau Champagne élégant : 17 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée « Champ Caïn » à Avize, 2002</strong></ins><br /></p>
<p>Dosage : 2 g/l.<br /></p>
<p>La robe est presque dorée, en tout cas plus profonde que celle du Caurne Bautray.<br /></p>
<p>Le nez est très intense, avec des arômes de fruits secs (noisette), de grillé, de fruits blancs et quelques touches de pâtisserie sans que cela alourdisse l’ensemble, qui montre une belle finesse.<br /></p>
<p>La bouche est racée, séveuse, non dénuée de complexité grâce à suffisamment d’acidité, mais d’un volume et d’une matière tellement énormes que je n’ai rien noté d’autre …<br /></p>
<p>Nous avons affaire-là à un grand Champagne, trop jeune certainement, à attendre pour qu’il s’agisse et se complexifie : 17 / 20 mais maintenant mais 18 / 20 pour son potentiel.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Cuvée « Terres rouges » à Dizy, 2007</strong></ins><br /></p>
<p>Il s’agit d’un rosé de saignée issu de 100 % de pinot noir et doté d’un dosage de 3,5 g/l.<br /></p>
<p>La robe est d’un rouge framboise clair plus que rosée.<br /></p>
<p>Le nez est ouvert sans exubérance, sur un fruité magnifique (petits fruits rouges) avec quelques notes poivrées du plus bel effet.<br /></p>
<p>La bouche est incroyablement corsée et vineuse, tout en restant sur le fruit (cerise, framboise), dotée d’une fraîcheur et d’une allonge très intéressantes. Une touche sucrée semble ressortir en finale, mais c’est la maturité du raisin qui s’exprime et non le dosage.<br /></p>
<p>C’est un très bon vin de pinot noir, vinifié comme un Champagne ! 16,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p>Encore un grand merci à Jean-Hervé Chiquet, qui nous a fait passer une excellente soirée, tant pour l’expression de sa vision du Champagne que pour nos papilles.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2013/01/01/Jacquesson#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/320Pol Rogerurn:md5:baaad1c4874e69a16f889fe7cdff51b82013-01-01T19:52:00+01:002013-01-01T19:53:41+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 08/11/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
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C’est Hubert de Billy himself qui nous a présenté ce 8 novembre la plus british des grandes Maisons de Champagne : Pol Roger.
Jovial et intarissable, il nous a fait découvrir des cuvées très variées, à partir de 6 vins qui couvrent la quasi-totalité de la gamme.
<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/Pol_Roger.jpg" alt="Pol_Roger.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p><ins><strong>Brut réserve</strong></ins><br /></p>
<p>1/3 de chaque cépage, 10 g / l, vieillissement de 4 ans.<br /></p>
<p>La robe présente un or très clair et des bulles fines.<br /></p>
<p>Le nez est ouvert, sur des notes briochées, voire de pâtisserie, avec du grillé et des fruits blancs, le tout dans un style très légèrement oxydatif.<br /></p>
<p>La bouche est fruitée, sur la pomme verte, ce qui donne une impression de fraîcheur, mais une certaine rondeur est bien présente. La finale est intéressante, partagée entre acidité et une légère amertume.<br /></p>
<p>Un Champagne classique d’apéritif : 15 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Pure Brut</strong></ins><br /></p>
<p>1/3 de chaque cépage, vieillissement de 3 ans.<br /></p>
<p>Peu de différences à l’œil avec le Brut réserve.<br /></p>
<p>Le nez est intense, alliant des notes fruitées et acides (pomme verte, citron) et minérales (craie). <br /></p>
<p>La bouche est tendue, d’une rectitude et d’une droiture incroyables, comme jamais je n’en ai trouvées dans un Champagne. On retrouve en finale les arômes de pomme verte et de citron du nez.<br /></p>
<p>Un Champagne de grand caractère : 16 / 20. Je ne suis pas sûr que sa meilleure place soit à l’apéritif, peut-être avec une terrine de poisson.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Blanc de blancs 2002</strong></ins><br /></p>
<p>La robe est or pale, les bulles sont rares et très fines.<br /></p>
<p>Le nez est assez ouvert, sans plus, mais d’une belle finesse, marqué par les fleurs blanches.<br /></p>
<p>En bouche, la minéralité et la finesse dominent, avant une finale très persistante sur de beaux amers nobles et intenses.<br /></p>
<p>Un beau vin pour un beau plat de poisson en sauce : 16 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Brut Vintage 2002</strong></ins><br /></p>
<p>60 % de pinot noir, 40 % de chardonnay.<br /></p>
<p>Décidément, nous sommes gâtés avec ce magnifique millésime !<br /></p>
<p>La robe est bien dorée, parée de bulles extra-fines.<br /></p>
<p>Le nez est très intense : tour à tour ce sont les fruits secs, le miel et les fruits blancs qui apparaissent.<br /></p>
<p>La bouche est opulente, presque grasse à l’attaque, avec une belle ampleur en milieu de bouche, une finale très fraîche et de longueur notable, marquée par la vivacité mais avec une matière encore très prégnante.<br /></p>
<p>Un très beau Champagne pour la table : 17 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Sir Winston Churchill 2000</strong></ins><br /></p>
<p>Pas de valeurs très précises sur l’assemblage , mais une très grosse majorité de pinot noir.<br /></p>
<p>La robe présente un or moyen et des bulles extra-fines.<br /></p>
<p>Ce n’est pas l’intensité du nez qui frappe mais sa très grande élégance et sa belle complexité : fruits blancs, fruits secs, notes briochées et épicées, touches de sous-bois.<br /></p>
<p>La bouche est d’un équilibre remarquable entre chair, fruit, tension et extrême finesse de la bulle. La très belle finale est toute en longueur et en élégance.<br /></p>
<p>Un grand vin, tout simplement : 18 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Brut rosé 2004</strong></ins><br /></p>
<p>La robe est d’un beau rose saumon orangé. <br /></p>
<p>Le nez est intense, le premier nez sur le sous-bois puis les petits fruits rouges (fraise, groseille) apparaissent, ainsi que quelques notes fumées.<br /></p>
<p>La bouche est équilibrée, d’un fruité de classe, avec une finale suave, fraîche et salivante à la fois.<br /></p>
<p>16,5 / 20.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2013/01/01/Pol-Roger#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/319Ruinarturn:md5:b7db956158048098087067eeeb818d4e2013-01-01T19:43:00+01:002013-01-01T19:53:18+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 18/10/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
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C’est en compagnie de la charmante et très compétente Amélie Chatin que nous avons eu le 18 octobre un très bel aperçu de cette grande maison de Champagne, très orientée sur les Grands Crus de chardonnay.<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/Ruinart.jpg" alt="Ruinart.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" /><br /></p>
<p>Pour ma part, c’est sur la classification des maisons entre celles qui ont un style « réducteur » et celles qui privilégient le côté « oxydatif » que j’ai le plus appris et je dois avouer que c’est peut être encore plus marqué que les caractères propres aux cépages !<br /></p>
<p>Je ne ferai pas de commentaires sur les bulles, les beaux verres à dégustation ayant permis de favoriser les expressions olfactives mais pas d’admirer la finesse de celles-ci !<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>R de Ruinart</strong></ins><br /></p>
<p>40 % C, 57 % PN, 3 %PM. 9 g/l.<br /></p>
<p>Robe paille.<br /></p>
<p>Nez ouvert, frais, sur l’acacia, la poire, la brioche, quelques notes d’agrumes et de noisettes.<br /></p>
<p>La bouche est marquée par la fraîcheur, avec une attaque crémeuse, un cœur de bouche assez structuré et une finale toute en douceur.<br /></p>
<p>Bon Champagne classique : 15 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>R de Ruinart 2004 en magnum</strong></ins><br /></p>
<p>55 % C, 45 % PN. 6,5 g/l.<br /></p>
<p>Robe paille.<br /></p>
<p>Nez très intense, brioché, grillé, fruits secs, arômes de réduction qui s’atténuent à l’aération, pour faire place à une belle minéralité.<br /></p>
<p>Bouche très ronde, à la bulle peu présente, d’un bel équilibre et d’une persistance appréciable. <br /></p>
<p>16 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Ruinart Blanc de blancs</strong></ins><br /></p>
<p>9 g/l.<br /></p>
<p>Robe paille.<br /></p>
<p>Nez intense, d’une grande finesse, sur les agrumes, les fleurs blanches, puis apparaissent la brioche et la pèche.<br /></p>
<p>Bouche toute en fraîcheur (citron) et en finesse, dotée d’une belle minéralité et d’une grande droiture. Une pointe de douceur apparaît seulement sur la finale.<br /></p>
<p>Un Champagne d’esthète : 16,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Dom Ruinart 2002</strong></ins><br /></p>
<p>C’est un blanc de blancs qui n’en a pas le nom avec 72 % de chardonnay provenant de la Côte des blancs et 28 % de la Montagne de Reims. 6,5 g/l.<br /></p>
<p>Robe paille.<br /></p>
<p>Nez riche et complexe, avec de la brioche, des fleurs blanches, de la craie et de la minéralité. On ressent aussi quelques notes miellées et presque épicées.<br /></p>
<p>Ample et ronde, la bouche est dotée d’une belle matière sans être vineuse, avec une superbe finale aux beaux amers.<br /></p>
<p>On approche du grand vin : 17,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Dom Ruinart 1996</strong></ins><br /></p>
<p>64 % de chardonnay provenant de la Côte des blancs et 36 % de la Montagne de Reims.<br /></p>
<p>Robe paille, plus soutenue.<br /></p>
<p>Nez pas très intense mais d’une folle complexité, et surtout d’une très grande finesse. Basé sur les fleurs blanches et la minéralité, de très beaux épices envahissent le verre : on est dans un souk du Moyen-Orient !<br /></p>
<p>Bouche d’une grande richesse, d’un très beau volume, avec en même temps une magnifique minéralité qui allonge la finale (la bouche la plus longue de la soirée).<br /></p>
<p>Le voilà le grand vin : 18 / 20 !<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Dom Ruinart 1988</strong></ins><br /></p>
<p>50 % de chardonnay provenant de la Côte des blancs et 50 % de la Montagne de Reims.<br /></p>
<pre>Robe d’un or marqué.<br /></pre>
<p>Nez puissant, sur des arômes de pâtisserie, de fruits confits et exotiques, manquant un peu de finesse. A l’aération, l’évolution est étonnante sur le café et le caramel !<br /></p>
<p>Bouche aux bulles évanescentes, très structurée mais manquant d’acidité et de minéralité, sur des arômes tertiaires de sous-bois et de champignons.<br /></p>
<p>Pas mon style préféré (16 / 20) mais le meilleur de la série pour quelques dégustateurs.<br />
<br /></p>
<p><ins><strong>Ruinart rosé</strong></ins><br /></p>
<p>55 %PN, 45 %C + 18 % de vin rouge à base de PN.<br /></p>
<p>Belle robe œil de perdrix.<br /></p>
<p>Nez ouvert avec des notes musquées dominantes qui s’atténuent à l’aération pour faire place au poivre sur un fond de framboise et de cerise.<br /></p>
<p>La bouche est toute en fraîcheur et en délicatesse, sur un fruit franc, simple et acidulé. 15 / 20.<br />
<br /></p>
<p>Au final, une bien belle dégustation, très complète, avec en prime deux millésimes d’exception et un plus avancé : c’était également très didactique ! Vous aurez compris que Ruinart un style réducteur, sans que ce terme soit le moins du monde péjoratif, bien au contraire !<br />
<br /></p>
<p>Merci à Amélie et à la maison Ruinart !</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2013/01/01/Ruinart#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/318Grand Corbin Despagneurn:md5:6d48c419419a329c90d58a2a39e0d17c2012-09-30T21:30:00+02:002012-09-30T21:30:00+02:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 05/07/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
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Le 5 juillet, François Despagne, propriétaire du château Grand Corbin-Despagne en Saint-Emilion, nous a présenté une très belle sélection de sa gamme lors d'une dégustation de grand standing. <br /></p> <p>Nous avons l'habitude de recevoir des gens passionnés mais, à ce niveau-là, c'est beaucoup plus qu'une passion, c'est l'histoire d'une vie qui nous a été présentée. François Despagne est intarissable sur Bordeaux, la Rive Droite, Saint-Emilion, Grand Corbin-Despagne et bien d'autres sujets encore : l'histoire, la géologie, le travail saisonnier et les méthodes de culture de la vigne, l'apogée des vins, le classement de Saint-Emilion …<br /></p>
<p>Et surtout, le choix des vins a été réalisé dans un but pédagogique évident :
- Trois vins de la Rive Droite pour mettre en évidence similitudes et différences : Saint-Emilion Petit Corbin-Despagne 2009, Castillon – Côtes de Bordeaux Ampelia 2005 et Pomerol Le Chemin 2009.<br /></p>
<p>- Grand Corbin-Despagne 2007, pour montrer que l'on peut réaliser des très bons vins dans un millésime que l'on qualifiera de peu favorable.<br /></p>
<p>- Une mini-verticale de Grand Corbin-Despagne sur trois millésimes aux caractéristiques très semblables mais distants de 10 ans entre eux : 2010, 2000 et 1990 !<br /><br /></p>
<p><strong>Saint-Emilion Grand Cru Petit Corbin-Despagne 2009</strong><br /></p>
<p>La robe pourpre dévoile encore quelques reflets violacés.
Le nez bien ouvert se montre très agréable : il est très fruité (cassis, framboise), agrémentées de notes vanillées et mentholées.
En revanche la bouche possède beaucoup moins de fruits que le nez ; elle est charpentée, très astringente, marquée par une forte acidité. La belle longueur laisse augurer d'un avenir plus avenant.<br /></p>
<p>Un vin aux caractéristiques (astringence et acidité) étonnantes pour le millésime (14,5 / 20) mais qui devrait bien s'améliorer d'ici 5 ans : 16 / 20 ?<br />
<br /></p>
<p><strong>Castillon – Côtes de Bordeaux Ampelia 2005</strong><br /></p>
<p>La robe est d'un grenat assez sombre et légèrement tuilée sur le disque.
Intense, le nez est très représentatif du merlot (95 %) : confiture de fruits noirs (mûres), réglisse, belle minéralité, quelques touches d'acétone.
L'attaque en bouche est gouleyante, encore sur le fruit, avec une certaine tension, des tanins fondus et une finale fraîche.<br /></p>
<p>Un bon vin à son apogée : 15,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Pomerol Le Chemin 2009</strong><br /></p>
<p>La robe est pourpre et sombre, sans trace de jeunesse.
Le nez est très intense, fumé et crayeux au premier nez, évoluant sur un fruité généreux agrémenté de touches anisées.
La bouche est charpentée et minérale, au toucher moelleux et soyeux. Elle possède une belle fraîcheur et une longue finale réglissée. L'élevage (100 % barriques neuves) est parfaitement intégré.<br /></p>
<p>Un grand Pomerol déjà très agréable (16,5 / 20) qui devrait encore gagner en complexité (17,5 / 20 ?) d'ici 5 à 8 ans.<br />
<br /></p>
<p><strong>Saint-Emilion Grand Cru Classé Grand Corbin Despagne 2007</strong><br /></p>
<p>La robe est assez sombre, ni jeune, ni encore évoluée.
Le nez est assez timide mais néanmoins chaleureux, avec des fruits confits, des épices, et quelques notes empyreumatiques.
La bouche est équilibrée, à la matière légère mais au grain fin, avec des arômes de pruneaux à l'eau de vie. Une très légère verdeur se fait ressentir, mais beaucoup moins qu'on pouvait le craindre, et la finale se montre suffisamment persistante.<br /></p>
<p>Une belle surprise (15,5 / 20) pour un vin qu'il sera intéressant de suivre sur encore 3 à 5 ans.<br />
<br /></p>
<p><strong>Saint-Emilion Grand Cru Classé Grand Corbin-Despagne 2010</strong><br /></p>
<p>La robe est très sombre, presque noire, aux reflets violacés à peine perceptibles.
Le nez intense donne une impression de concentration, avec surtout du cassis et du pruneau, mais aussi de la suie, des épices et de la réglisse.
La bouche est chaleureuse, possède beaucoup de matière, un moelleux superbe, un très beau volume et des tanins fins encore présents sans montrer la moindre aspérité. Elle sait se montrer sphérique avant de s'allonger sur la très belle finale.<br /></p>
<p>Ce grand vin peut déjà être apprécié à table par ceux qui aiment les vins fruités et corsés (16,5 / 20), ce qui est incroyable pour son jeune âge, mais il va gagner en complexité dans 10 ans et plus (18 / 20 ?) comme va le démontrer la suite …<br />
<br /></p>
<p><strong>Saint-Emilion Grand Cru Classé Grand Corbin-Despagne 2000</strong><br /></p>
<p>La robe est encore très sombre, avec de beaux reflets tuilés.
Très ouvert et très complexe, le nez part déjà sur les arômes tertiaires de sous-bois, de truffe, de lys, voire quelques touches animales.
La bouche est d'un équilibre précis, entre rondeur, fraîcheur, fruité secondaire (fruits compotés) et longueur.<br /></p>
<p>Un excellent vin qui n'est pas loin de son apogée (17 / 20) … mais qui devrait encore s'améliorer légèrement (17,5 / 20 ?) sur les 5 à 10 ans à venir.<br />
<br /></p>
<p><strong>Saint-Emilion Grand Cru Grand Corbin-Despagne 1990</strong><br /></p>
<p>La robe est claire et couleur brique : elle tranche avec tous les autres vins et même de façon évidente avec le 2000, le millésime le plus proche.
Le nez intense et magnifique exhale des arômes tertiaires suaves et d'une élégance rare : rose fanée comme dans les vieux grands Bourgogne, pruneau, fruité très confit, sous-bois, truffe, havane … Qu'est ce qu'on voyage !
En bouche aussi on ressent la suavité dans ce vin de plus de vingt ans qui a encore beaucoup de chair, des arômes de fruité secondaire, de pruneau et de réglisse. La finale très longue se montre à la fois épurée et salivante : on a envie d'y revenir !<br /></p>
<p>Un très grand vin ! 18+ / 20<br />
<br /></p>
<p>Merci Monsieur François Despagne, toutes vos démonstrations étaient réussies !</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2012/09/30/Grand-Corbin-Despagne#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/287Le Sang des Caillouxurn:md5:6d79977a7cd07d0a4f452b0ec6b0f80c2012-03-18T12:33:00+01:002012-03-18T12:34:56+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 12/01/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
<br />
Le 26 janvier dernier, Marie-Carmen Benavides nous a fait (re)découvrir ce domaine phare de Vacqueyras : le Sang des Cailloux.<br />
<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/Le_Sang_des_Cailloux.jpg" alt="Le_Sang_des_Cailloux.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" />
<br />
Le fait de déguster deux vins en parallèle nous a aidés à mieux comparer les caractéristiques des deux cuvées en rouge et des millésimes.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée traditionnelle (Doucinello) 2008</strong><br /></p>
<p>La robe est assez sombre et présente un début d’évolution. <br />
Le nez est relativement fermé mais très frais et sur la mine de crayon.<br />
L’attaque est ronde puis la bouche marque plus de droiture et une finale fraîche. Un vin qui est bien équilibré en bouche, mais dommage que le nez soit aussi discret : 14,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée traditionnelle (Azalaïs) 2009</strong><br /></p>
<p>La robe est assez sombre et conserve à peine quelques reflets de jeunesse.<br />
Le nez est très ouvert et dévoile une assez belle complexité : fruits noirs (prune, pruneau), chocolat, notes mentholées.<br />
La bouche est sur la même gamme aromatique, charnue, avec du corps et de la matière, et des tanins sans rusticité.<br />
Un vin à attendre 2 ou 3 ans pour que tout se fonde mais qui pourra tenir bien plus longtemps : 15,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée Lopy 2008</strong><br /></p>
<p>La robe est sombre et encore jeune.<br />
Le nez est ouvert, sur les fruits noirs, les épices et des notes de graphite.<br />
L’attaque est très soyeuse , avant que les tanins ne prennent le dessus pour enrober une bouche d’un volume nettement plus conséquent que celle de Doucinello. 15,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée Lopy 2009</strong><br /></p>
<p>La robe est sombre et toujours violacée sur les bords du disque.<br />
Le nez est intense et très proche de celui de la cuvée Azalaïs, avec un peu moins d’exubérance et encore plus de complexité.<br />
La bouche est corsée et fruitée, possède une belle matière, des tanins très fins et une superbe fraîcheur mais il faudra l’attendre encore un peu plus que la cuvée traditionnelle pour atteindre son apogée. 16 / 20.<br />
<br /></p>
<p>Et voici le millésime 2007, grandissime en Rhône méridional, décliné sur trois cuvées !<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée traditionnelle (Floureto) 2007</strong><br /></p>
<p>La robe est intermédiaire entre celle d’un vin jeune et celle d’un vin évolué.<br />
Le nez montre une belle intensité, sur des fruits noirs très cuits et de la réglisse.<br />
La bouche est gourmande et très charnue à la fois, avec des fruits gorgés de soleil, une belle texture et une finale fraîche. Un beau vin déjà fondu, à l’aube de sa maturité : 16 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras rouge cuvée Lopy 2007</strong><br /></p>
<p>La robe est presque noire, encore jeune.<br />
Le nez, d’abord peu causant, gagne à l’aération dans le verre et dévoile des fruits toujours noirs (cette fois-ci cassis et mûre), du cuir et un peu de graphite.<br />
Le volume en bouche est extraordinaire : c’est rond et long à la fois ! Les tanins, soyeux et réglissés, précèdent une finale salivante et pas du tout asséchante. Un très beau vin : 17 / 20.<br />
<br /></p>
<p>Mon expérience précédente de cette cuvée sur des millésimes du début des années 2000 m’avait laissé un souvenir de vins très (trop) tanniques. Ce n’est pas le cas sur ces trois millésimes : Marie-Carmen Benavides attribue cette faculté des tanins à se fondre très rapidement au passage en biodynamie, partiellement sur 2007 et totalement à partir de 2008.<br />
<br /></p>
<p><strong>Oumage (cuvée Mattis) 2007</strong><br /></p>
<p>Je ne suis pas sûr que cette cuvée ait eu droit à l’appellation Vacqueyras, car constituée de grenache, syrah et mourvèdre à parts égales. Mais qu’importe !<br />
La robe est très sombre et jeune.<br />
Le nez est très intense et complexe, d’un beau fruité (on retrouve prune et pruneau), avec de la réglisse, du chocolat et du cuir. Il évolue à l’aération vers des notes plus florales.<br />
La bouche est riche, opulente, d’une très belle matière, d’un fruité éclatant. On s’apprête à lui faire un léger reproche d’un petit manque de fraîcheur sur le milieu de bouche quand un véritable rebond a lieu sur la longue finale marquée par des tanins fondus et soyeux.<br />
Un grand vin déjà excellent et qui devrait le rester, tout en évoluant, sur les 10 ans à venir ! 17,5 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Vacqueyras blanc 2010</strong><br /></p>
<p>La robe est d’un jaune paille soutenu.<br />
Le nez est ouvert et aromatique : agrumes, pêche, vanille.<br />
La bouche est très aromatique mais l’élevage est encore trop marqué, même si la matière devrait à terme mieux l’intégrer. La finale ramène un peu de fraîcheur à ce flacon ambitieux. 15 / 20 maintenant, avec peut-être une meilleure note dans deux ans.<br /></p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2012/03/18/Le-Sang-des-Cailloux#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/214M. Chapoutierurn:md5:35bafcb5fc8d055000c71879fb8607252012-01-16T21:13:00+01:002012-01-16T21:18:19+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 12/01/2012 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
<br />
C’est le jeune, sympathique et compétent Jean-Baptiste Bacchetta, représentant de la Maison Chapoutier pour l’Ile de France, qui nous a présenté quelques vins très différents mais néanmoins représentatifs de la gamme très étendue des vins de cette grande Maison.<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/.M._Chapoutier_m.jpg" alt="M._Chapoutier.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" />
<br />
<br />
<strong>Vin de Pays de l’Ardèche « Les Granges de Mirabel » 2010</strong> (100 % viognier)<br /></p>
<p>La robe est d’une couleur paille très claire.<br />
Le nez est ouvert, sans plus, sur des arômes classiques floraux (violette, rose) et de fruits blancs (abricot), mais sans avoir les défauts d’un VDP aux notes trop variétales ; cela reste fin, sans approcher un Condrieu naturellement.<br />
L’attaque est ronde, puis le milieu de bouche est plus tendu, par un peu de minéralité (terroir) mais surtout par une belle acidité. La finale rappelle malheureusement par son côté herbacé que l’on n’est pas à Condrieu.<br /></p>
<p>Un vin sympathique et bien typé viognier : 14,5 / 20<br />
<br /></p>
<p><strong>Saint Joseph blanc « Deschants » 2010</strong> (100 % marsanne)<br /></p>
<p>La robe paille présente de beaux reflets verdâtres de jeunesse.<br />
Le nez s’ouvre sur des arômes de fleurs blanches aux parfums assez lourds, avec déjà des notes de miel d’acacia.<br />
La bouche est ample, possède un peu de gras et une texture qui tapisse bien le palais. Puis elle se tend et s’allonge jusqu’à une finale fraîche et saline à la fois.<br /></p>
<p>Un vin jeune (15 / 20 maintenant) qui devrait se complexifier dans deux à trois ans (15,5 / 20).<br />
<br /></p>
<p><strong>Côtes du Roussillon Villages, Domaine de Bila Haut « Occultum Lapidem » 2009</strong><br /></p>
<p>Une cuvée à majorité de grenache, complété par de la syrah et du carignan.<br />
La robe est encore jeune (reflets légèrement violacés) mais pas très sombre.<br />
Le nez est très intense, d’un fruité éclatant (cerise, framboise, prune), avec quelques notes épicées.<br />
La bouche est très charnue, avec même de la mâche, plutôt sur les fruits noirs que rouges, des épices, de la réglisse, des tanins présents mais mûrs, une finale correcte.<br /></p>
<p>Là encore, un vin jeune (15 / 20 maintenant si on le boit à table), à attendre deux ans pour que les tanins se fondent et que la bouche s’assouplisse (15,5 / 20).<br />
<br /></p>
<p><strong>Domaine Tournon (Landsborough Valley, Australie) 2009</strong> (100 % syrah)<br /></p>
<p>Ce vin nous a été proposé à l’aveugle. Bravo à Pierre qui a non seulement trouvé qu’il s’agissait d’un vin australien, comme beaucoup de participants, mais également d’un 100 % syrah, élevé en totalité en barriques (pas neuves), du millésime 2009, et a annoncé un prix correct à un euro près !<br />
La robe est sombre (syrah oblige …), encore assez jeune (n’oublions pas que ce vin a 6 mois de plus que les vins du millésime 2009 de l’hémisphère nord).<br />
Le nez est puissant, presque explosif, et très expressif : fruits noirs compotés, beaucoup d’épices, un peu de vanille. C’est très démonstratif, presque « too much ».<br />
L’amplitude de la bouche est remarquable, d’un beau volume, avec un fruité très intense et des arômes chocolatés très présents. La finale un peu sirupeuse fatigue vite le palais.<br /></p>
<p>Une bouteille très typée « syrah australienne », qui a beaucoup plu, mais qui manque de finesse d’après moi : 15 / 20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Hermitage « Monier de la Sizeranne » 2009</strong><br /></p>
<p>Le grand vin de la soirée, mais quel vin !<br />
La robe est presque noire, aux reflets légèrement violacés.<br />
Le nez est très légèrement fermé actuellement (ce sera certainement très différent dans quelques années, et il faut rappeler qu’il passait après une syrah australienne …), mais d’une grande complexité et d’une remarquable finesse : fruits noirs, épices, fumé, vanille, notes florales, cela part dans tous les sens !<br />
La matière en bouche est somptueuse, soutenue par une charpente énorme. C’est gorgé de fruits, des épices sont aussi présentes, avec une pointe de minéralité qui apporte ce qu’il faut de fraîcheur. La finale dévoile des tanins très fins et réglissés.<br /></p>
<p>Un magnifique Hermitage : 17,5 / 20 maintenant, sans doute 18,5 / 20 dans 10 ans et plus.<br /></p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2012/01/16/M.-Chapoutier#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/212Clos du Mont-Oliveturn:md5:bb0ed447ee5cc65be4fa5f2437e1e6972011-12-18T23:25:00+01:002011-12-18T23:30:20+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 01/12/2011 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em>
<br /></p>
<p>Lors de la présentation des vins de son domaine, Thierry Sabon nous a annoncé, sur un ton jovial : "Mes vins sont comme moi, rustiques mais dans le bon sens du terme". Je les qualifierai surtout, lui et ses vins, d'authentiques, respectueux du terroir et qui gagnent à être connus …</p>
<p>C'est donc dans une ambiance décontractée et chaleureuse que nous avons pu découvrir ce très beau domaine de Châteauneuf-du-Pape, avec une sacrée remontée dans le temps !
<br />
<br /></p> <p><img src="https://x-oenologie.polytechnique.org/public/Clos_du_Mont_Olivet.jpg" alt="Clos_du_Mont_Olivet.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape blanc Clos du Mont-Olivet 2010</strong>
<br />
La robe est de couleur paille, assez soutenue, avec des reflets verdâtres.
Le nez se révèle frais et intense, sur des arômes floraux (violette) et légèrement mentholés (réglisse).
La bouche est fruitée (fruits blancs, poire et abricot), sur la finesse, avec une certaine droiture due à son acidité (30 % de clairette et 30 % de bourboulenc) sans aller jusqu'à la minéralité. L'attaque montre un peu de gras (25 % de roussanne et 13 % de grenache blanc) et la finale des amers agréables.
Un beau Châteauneuf-du-Pape typé qui devrait très bien évoluer : 15,5 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Côtes du Rhône Montueil – La Levade 2009</strong>
<br />
80 % de grenache, 15 % de carignan et 5 % de syrah, élevage long mais sans extraction poussée, en cuve.
Il n'y a déjà plus de marque de jeunesse dans la robe assez sombre de ce vin.
Le nez, bien ouvert, montre un fruité franc (framboise, cerise noire) et des notes de suie, d'épices et de menthol.
La bouche est clairement sur le registre de la finesse, sans être au niveau du nez : elle ne privilégie pas le fruit et dévoile des arômes sauvages de garrigue, des tanins un peu amers mais pas grossiers.
A attendre environ deux ans pour son apogée : 14,5 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape rouge Clos du Mont-Olivet 2009</strong>
<br />
80 % de grenache, 10 % de syrah, 6 % de mourvèdre, 4 % de Cinsault, élevage long mais sans extraction poussée, en foudres et en partie en barriques de plusieurs vins.
La robe est un peu plus sombre, et avec encore des reflets violacés.
Le nez est assez intense, d'un fruité de classe et envoutant, fruité (fraise des bois, framboise), avec des notes florales (violette) et de bois précieux.
L'attaque est charnue, le milieu de bouche est ample sans être trop chaleureux, la finesse domine, les tanins sont presque veloutés.
Très beau Châteauneuf-du-Pape qui ravira les amateurs de vins fruités, mais encore plus les amateurs de "vrais" C9P dans dix ans et plus : 16,5 / 20 -> 17,5 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape rouge Clos du Mont-Olivet "Cuvée du Papet" 2009</strong>
<br />
75 % de grenache, 15 % de mourvèdre, 10 % de syrah. Élevage de même type que pour la cuvée "classique".
La robe est sombre, avec quelques marques de jeunesse.
Le nez s'ouvre surtout à l'aération et et montre une très belle élégance et une superbe complexité : fruits rouges et surtout noirs, vanille (ne venant pas de l'élevage qui ne comprend que très peu de bois), bois précieux, réglisse.
La bouche est opulente, d'un beau volume, au toucher soyeux, au fruité pur, avec toujours une très belle fraîcheur, des tanins présents (mourvèdre) mais qui n'empêchent pas une finale très longue et plaisante.
Certainement un grand vin dans une ou plusieurs dizaine d'années : 16,5 / 20 -> 18 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape rouge Clos du Mont-Olivet 2004</strong>
<br />
La robe est moins sombre, avec déjà une évolution nette sur le bord du disque.
Le nez est intense et beau : fruit confituré, épices très présentes (poivre en fin d'inspiration), garrigue.
L'élégance de la bouche est superbe ; elle est ronde plus que charpentée, avec un fruité net pas encore secondaire, de l'acidité, des tanins fondus, une belle finale réglissée et salivante.
Dans ce millésime pas très flatteur que je découvrais en C9P, la réussite est remarquable. Certes ce vin a atteint son apogée mais il devrait y rester quelques années : 16,5 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape rouge Clos du Mont-Olivet 1994</strong>
<br />
La robe est proche de celle du 2004, avec un acajou encore plus marqué.
C'est vraiment dans ces vins vieux que l'on atteint une telle complexité : bois précieux, tabac, fruité secondaire, épices, sous-bois, vieille rose …
La charpente de la bouche est étonnante mais c'est la douceur qui l'emporte : pas celle qui viendrait du sucre mais celle procurée par le toucher de satin et les beaux arômes de fruits secs. La longue finale, plus saline, enchante également.
L'archétype (mais on n'a pas encore bu le 1983 …) d'un grand C9P évolué : 17,5 / 20.
<br />
<br /></p>
<p><strong>Châteauneuf-du-Pape rouge Clos du Mont-Olivet 1983</strong>
<br />
La robe s'éclaircit encore un peu et se patine d'un superbe acajou.
Le nez est très intense et entièrement dévolu aux magnifiques arômes tertiaires : sous-bois, animal, tabac, vieille rose …
L'ampleur en bouche est superbe, le vin devient sphérique, tout est fondu, l'équilibre magique !
Un très grand vin qui procure un plaisir d'esthète : 18 / 20.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/12/18/Clos-du-Mont-Olivet#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/208Château de La Toururn:md5:121e1675927c01f0992d3c6136abe8a52011-06-26T21:03:00+02:002011-06-26T21:03:00+02:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 9 juin 2011 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em><br />
<br /></p>
<p>Une verticale du château de la Tour, en appellation Clos Vougeot, c'est tentant !
Quand en plus c'est le directeur François Labet qui accompagne la dégustation de commentaires sur son domaine et ses vins, il ne faut pas la rater !<br /></p> <p>Le domaine est en culture biologique depuis 1992 (un pionnier !) et la vinification est très traditionnelle (pas d'égrappage).
Les bouteilles ont toutes été ouvertes 8h avant dégustation et gardées à 16°, sans carafage ultérieur.<br />
<br /></p>
<p><strong>2009</strong><br /></p>
<p>La robe est assez claire, elle ne présente pas de trace de jeunesse.<br />
Le nez est expressif et magnifique, très floral (violette), sur un fond fruité éclatant (cerise, fraise, framboise, mûre), avec une pointe mentholée. C'est très élégant, presque de la dentelle, et en même temps envoutant : on pense à du rouge à lèvres !<br />
On retrouve la finesse en bouche mais sur une trame tannique très présente. On a même une impression de léger déséquilibre, qui est sans doute due à la mise en bouteilles très récente (1 mois). La finale est belle, fraiche, avec une pointe d'amertume.<br /></p>
<p>Un très beau vin, surtout pour son nez (17/20), et à grand potentiel (18/20 ?).<br />
<br /></p>
<p><strong>2008</strong><br /></p>
<p>La robe, assez claire avec des reflets violacés, est plus jeune que le 2009 !<br />
Le nez est presque aussi intense, avec un peu moins de fruit, très floral, des notes de ronce qui lui donnent un peu moins de rondeur mais plus de profondeur.<br />
La bouche présente une très belle richesse, sensible dès l'attaque, puis un très beau volume. Même si c'est très jeune, les tanins se sont fondus. On ressent donc une certaine chair qui s'appuie sur une forte charpente, sans cette impression de bouche dissociée ressentie sur le 2009. Belle finale longue et salivante. <br /></p>
<p>Grand vin promis à un bel avenir. 17,5/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>2007</strong><br /></p>
<p>La robe est plus claire et marque surtout des traces nettes d'évolution.<br />
Le nez est épanoui, avec beaucoup de fleurs (la rose apparaît), d'une très grande finesse. On retrouve un petit air de 2009, en moins éclatant et avec plus d'évolution.<br />
Les arômes fumés dominent à l'attaque, le milieu de bouche est clairement sur la finesse plus que sur la puissance. Les tanins sont assagis, la finale d'une longueur appréciable, avec une fraîcheur apportée par plus d'amertume que d'acidité.<br /></p>
<p>Un très beau Bourgogne qui fait plus vieux que son âge, presque déjà à point. 16,5/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>2006</strong><br /></p>
<p>La robe est assez claire, un peu moins évoluée que celle du 2007.<br />
Le premier nez affiche clairement la cerise noire, avec un peu de suie et de réglisse. Les arômes floraux apparaissent après une longue aération, laissant apparaître comment il évoluera avec le temps.<br />
La bouche est charpentée, plus que celle du 2007, moins que celle du 2008, encore sur le fruit mais avec quelques notes végétales, et avec de beaux tanins. La finale est longue et saline.<br /></p>
<p>Un très beau vin, mais sans doute dans une phase de légère fermeture, et qu'il faut donc attendre. 16/20 maintenant, sans doute 17/20 dans quelques années.<br />
<br /></p>
<p><strong>2003</strong><br /></p>
<p>La robe est légèrement plus dense que celle du 2006, mais tuilée, donc plus évoluée.<br />
Le nez, d'une bonne intensité, est un peu brut : très animal, chocolat, pruneau. Il s'améliore après une assez longue aération (le côté animal s'adoucit).<br />
La bouche, encore corpulente, présente une certaine suavité, mais est atypique. La finale se prolonge, mais est moins agréable que celle des autres millésimes.<br /></p>
<p>Un vin qui n'est pas dans les normes (c'est normal, on est sur 2003, année de la canicule). 15,5/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>1999</strong><br /></p>
<p>La robe est assez claire et bien tuilée.<br />
Le nez est d'une intensité moyenne mais d'une finesse remarquable. Parfum de vieille rose, fruité secondaire : pas de doute, on retrouve les arômes classiques d'un très bon "vieux" Bourgogne.<br />
L'équilibre en bouche est superbe : puissance et richesse, finesse et élégance, toucher de bouche de satin, énorme longueur, tout y est !<br /></p>
<p>Un grand vin qui a atteint son apogée mais devrait y rester très longtemps ! 18/20.<br />
<br /></p>
<p>Un grand merci à François Labet pour cette dégustation qui a montré les similitudes mais aussi les spécificités entre les différents millésimes de ce très beau domaine.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/06/26/Ch%C3%A2teau-de-La-Tour#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/169Chandon de Briaillesurn:md5:a8969de2e8d725b4eea3a991aaf823fe2011-06-26T20:58:00+02:002011-07-24T22:07:46+02:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 26 mai 2011 par Julien Ablain (2004)</em><br />
<br /></p>
<p>Un grand merci à Monsieur de Nicolay de nous avoir fait découvrir et déguster les magnifiques vins du <strong>Domaine Chandon de Briailles</strong>, qu’il dirige avec sa sœur depuis 2001. <br /></p> <p>Un Savigny-Lès-Beaune 1er cru, un Pernand-Vergelesses 1er cru et un Corton Grand Cru en rouge, un Pernand-Vergelesses 1er cru et un Corton Grand Cru en blanc : peut-on rêver meilleure approche du vignoble de la Côte de Beaune?<br />
A noter que toutes les parcelles du domaine sont cultivées en « biodynamie » depuis 2005…<br />
<br /></p>
<p><strong>Savigny-Lès-Beaune 1er cru « Les Lavières » 2006</strong><br />
<br />
Robe claire aux reflets rubis, nez floral peu marqué (quelques notes de violette), légèrement épicé : au premier abord, ce Savigny 1er cru se fait assez discret.<br />
Mais il se comporte bien en bouche où les arômes de fruits rouges éclatent d’abord, avant de laisser s’exprimer quelques épices dans une finale de belle longueur. Dans l’ensemble, la fraîcheur bien présente (peut-être un peu trop ?) et la minéralité, sans doute issue de ce terroir calcaire, l’emportent sur les tanins.<br /></p>
<p>Sans doute encore un peu jeune pour être apprécié pleinement, mais néanmoins agréable : 14/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Pernand-Vergelesses 1er cru « Ile des Vergelesses » 2006</strong><br />
<br />
Situé à mi-côteau, Île des Vergelesses est un des climats de Pernand-Vergelesses les plus éloignés de Pernand et bénéficie par conséquent d’un bel ensoleillement. <br />
Ce premier cru présente une robe plus soutenue que celle du Savigny-Lès-Beaune et son nez, cette fois plus fruité que floral, se montre également plus chaud et boisé.<br />
Au palais, l’acidité a cédé sa place à une harmonie plus complexe de fruits mûrs, d’épices (touches légèrement poivrées), même de cuir ! Le boisé plus présent et des tanins fondus assurent une structure et un volume en bouche qui peuvent s’épanouir en une longue finale.<br /></p>
<p>Un vin bien équilibré : 16/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Corton Grand Cru « Les Bressandes » 2006</strong><br />
<br />
Le nez de ce Corton Grand Cru à la robe grenat sombre et dense, mêle les fruits mûrs (notamment la myrtille) à des arômes plus sauvages de boisé, de tabac, d’épices et de fumée.<br />
La bouche est complexe et d’emblée volumineuse ; une sucrosité intéressante accompagne les saveurs fruitées auxquelles s’ajoutent des notes de sous-bois et d’épices. La structure encore très tannique confère au vin une certaine puissance, tandis qu’une belle acidité qui lui garantit finesse et harmonie. Finale exceptionnelle de longueur et d’équilibre.<br /></p>
<p>Un grand vin à garder encore plusieurs années : 17/20 (peut-être 18/20 dans quelques années).<br />
<br /></p>
<p><strong>Pernand-Vergelesses 1er cru « Ile des Vergelesses » Blanc 2007</strong><br />
<br />
De robe assez pâle, ce Pernand-Vergelesses blanc se présente d’abord avec un nez de fleurs blanches et de vanille, qui révèle après aération des arômes fruités de pomme et de poire.<br />
Au palais une très légère acidité en début de bouche associée à du fruit laisse rapidement place à un volume plein et gras de crème, de beurre, avec une pointe de caramel et du miel dans la longue finale. <br /></p>
<p>Un vin savoureux, à déguster sur des viandes blanches en sauce et des plats à la crème : 16/20. <br />
<br /></p>
<p><strong>Corton Grand Cru Blanc 2007</strong><br />
<br />
Il ne faut pas confondre ce Corton Grand Cru Blanc, issu de raisins provenant principalement du climat « les Bressandes », au sol argilo-calcaire profond, avec un Corton Charlemagne produit sur un terroir marneux.<br /></p>
<p>Sa robe moyennement profonde de couleur paille à reflets dorés laisse à peine deviner un nez très expressif où les notes toastées de brioche, de miel, de pruneau, de noix et de marron le disputent aux arômes puissants de fleurs. <br />
La bouche n’est pas plus décevante avec une rondeur remarquable et un équilibre parfait entre un côté lactique et la saveur fruitée d’une pêche mûre à laquelle s’associent merveilleusement des notes marquées de beurre et d’épices douces (vanille). La finale très longue dénote un gros potentiel de garde…<br /></p>
<p>Un vin plein et très équilibré : 18/20.<br /></p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/06/26/Chandon-de-Briailles#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/168Billaud-Simonurn:md5:3d2e2fce6ec7500d24b37743777565b22011-06-26T20:43:00+02:002011-06-26T20:43:00+02:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 12 mai 2011 par Julien Ablain (2004)</em><br />
<br />
Chablis, une appellation parfois dévalorisée. A tort ! Bernard Billaud nous a prouvé – et de quelle manière ! – que le terroir chablisien avait sa place parmi les grands et pouvait produire de magnifiques vins blancs complexes et racés.<br /></p> <p>Les vins du domaine Billaud-Simon présentent en effet un nez riche et généreux et développent en bouche un bel équilibre entre la fraîcheur et la minéralité provenant des terroirs marneux du Kimméridgien et les arômes de fruits mûrs et de fleurs du Chardonnay. Enfin, le volume et la puissance s’estompent en une longue finale iodée…<br />
<br /></p>
<p><strong>Petit Chablis 2009</strong><br /></p>
<p>Une entrée de gamme remarquable !<br />
Le nez est frais et plaisant, avec des arômes marqués de citron et de fleurs blanches. En bouche, la fraîcheur caractéristique des chablis, loin d’être agressive, paraît bien équilibrée par les notes minérales, ce qui en fait un vin vif et net, sans acidité excessive.<br /></p>
<p>Un vin à déguster frais en apéritif : 14/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Chablis « Cuvée Tête d'Or » 2009</strong><br /></p>
<p>Le nez apparaît plus complexe que celui du Petit Chablis ; aux fruits s’ajoutent des arômes briochés et légèrement épicés de vanille et de réglisse.<br />
En bouche, l’attaque est plus ronde, le vin plus gras propose une belle harmonie entre fraîcheur, fruité et minéralité. Des notes boisées apportent un surcroît de complexité (l’élevage est réalisé à 20% en fûts). <br /></p>
<p>Un Chablis agréable et intéressant : 15/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Chablis Premier Cru « Les Vaillons » 2008</strong><br /></p>
<p>Nez classique et élégant alliant les arômes citronnés et floraux.<br />
Bouche remarquable d’harmonie : la poire ainsi que la pomme et la pêche de vigne côtoient avec bonheur la vivacité minérale et un moelleux agréable aux notes de miel. Très belle longueur en bouche.<br /></p>
<p>Un chablis à l’équilibre parfait : 16,5/20 (excellent rapport qualité-prix !)<br />
<br /></p>
<p><strong>Chablis Premier Cru « Mont de Milieu » 2008</strong><br /></p>
<p>Le nez très riche présente des notes nouvelles de fruits exotiques et d’épices.<br />
Ces sensations se retrouvent au palais avec plus de moelleux et de gras qui masquent partiellement l’acidité caractéristique des Chablis. Le fruit s’exprime ici pleinement, notamment la pêche et l’ananas ; la bouche est plus ample que dans les Vaillons et laisse une impression de chaleur, même dans la finale où reparaissent néanmoins les touches minérales et végétales. <br /></p>
<p>Un vin gourmant présentant une belle complexité : 16/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Chablis Grand Cru « Vaudésir » 2004</strong><br /></p>
<p>Nez droit et équilibré, fait de fruits mûrs (pomme, poire) et d’arômes végétaux.<br />
La bouche fait preuve de beaucoup de puissance et de volume. L’acidité est ici nettement en retrait, alors qu’on assiste à l’apparition de notes marquées d’épices et de sous-bois en plus des fruits et fleurs toujours très présents. La finale est très longue et racée.<br /></p>
<p>Très beau vin qui peut encore vieillir plusieurs années : 17/20.<br />
<br /></p>
<p><strong>Chablis Grand Cru « Les Blanchots » Vieille Vigne 2005</strong><br /></p>
<p>Le nez dégage beaucoup de chaleur avec des notes mêlées de beurre, de fruits mûrs, de miel et de vanille où un boisé léger fait son apparition.<br />
La bouche est impressionnante : très volumineuse, elle propose des accords magnifiques entre les fruits, les épices (notamment la vanille), les saveurs grillées et un caractère boisé marqué. La minéralité est ici parfaitement maîtrisée et l’acidité a pratiquement disparu ! Ce vin propose en outre une finale très longue mêlant nuances de miel, de noix, de grillé, à quelques notes plus végétales.<br /></p>
<p>Vin exceptionnel : 18/20.<br /><br /></p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/06/26/Billaud-Simon#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/167Champagne Deutzurn:md5:0279f5933206391afdd22249d49f58e32011-04-07T23:50:00+02:002011-04-07T23:50:00+02:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 24/03/2011 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>Une belle dégustation représentative de la gamme de cette grande maison de Champagne, en compagnie de Michel Davesne, maître de cave, qui nous a éclairé de ses lumières.</p> <p><strong>Brut Classic</strong></p>
<p>Chaque cépage représente le tiers de l’assemblage.<br />
La robe paille montre une certaine intensité.<br />
Le nez n’est pas très ouvert dans un premier temps, puis dévoile des notes florales et briochées à l’aération.<br />
La bouche est caractérisée par sa fraîcheur ; c’est agréable et assez long.<br />
Un champagne classique, qui porte bien son nom : 15 / 20.<br /></p>
<p><strong>Blanc de blancs 2004</strong></p>
<p>La robe paille présente des reflets verdâtres.<br />
Le nez est expressif, sur les fleurs blanches, la pomme verte et le citron.<br />
En bouche, l’attaque est ronde puis la fraîcheur domine et lui donne une belle longueur.<br />
Un champagne très agréable pour l’apéritif : 16 / 20.<br /></p>
<p><strong>Amour de Deutz 2002</strong></p>
<p>C’est la grande cuvée en blanc de blancs de la maison.<br />
La robe est d’une couleur paille soutenue.<br />
Le nez est intense et aromatique : fruits secs, brioche, des notes d’agrumes.<br />
A l’attaque, les bulles sont très présentes, mais très vite c’est la matière riche qui impressionne, avec même une certaine vinosité (il n’y a pourtant pas du tout de pinot noir !), et c’est en fin de bouche que la fraîcheur apparaît de concert avec un peu d’amertume pour apporter une magnifique longueur.<br />
Un grand vin, à attendre pour qu’il se complexifie encore : 17 / 20.<br /></p>
<p><strong>Millésimé 2005</strong></p>
<p>Environ 70 % de pinot noir et 30 % de chardonnay.<br />
La robe est d’une couleur paille intense.<br />
Le nez est très intense, sur la brioche et les fruits secs.<br />
La bouche est ronde, fruitée, avec un bel équilibre et une finale saline et longue.<br />
Un millésimé très réussi : 16,5 / 20.<br /></p>
<p><strong>William Deutz 1999</strong></p>
<p>Environ 70 % de pinot noir et 30 % de chardonnay.<br />
La robe est d’une couleur paille à peine plus intense.<br />
Le nez se délivre peu à peu et révèle une grande complexité : fruits blancs, torréfaction, tabac, fruits secs …<br />
La bouche est à la fois riche et élégante, avec une grande finesse de bulles, une complexité telle que les arômes se fondent, une jeunesse éclatante et une longueur phénoménale.<br />
Un très grand vin, qui peut être encore attendu au moins 5 ans, quasiment au niveau du fabuleux 1996 : 18 / 20.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/04/07/Champagne-Deutz#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/138Smith Haut Lafitteurn:md5:bed06ecf5054e5b23a7876e118e9962a2011-03-21T00:27:00+01:002011-03-21T00:32:36+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 03/03/2011 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>Quelle chance d’avoir Florence et Daniel Cathiard themselves pour nous présenter leurs vins !
C’est un duo de choc, fait de contrastes - le feu et la glace-, qui nous a joué un grand numéro de duettistes en se renvoyant la balle avec un grand art (même si leur sport était le ski et non l’escrime ou le tennis !). Mais au final, c'est dans une grande complicité et une passion pour le vin en général et le terroir de Smith Haut Lafitte en particulier qu'ils se rejoignent.</p> <p>Il faut dire qu’ils se sont admirablement partagés les rôles, Daniel apportant toute sa rigueur pour nous faire de grands vins et Florence son sens inné de la communication pour nous les faire apprécier …
Monsieur et Madame Cathiard, un grand merci !</p>
<p>Comme il se doit en Bordelais, les rouges ont été bus avant les blancs.</p>
<p><strong>Les Hauts de Smith rouge 2007</strong></p>
<p>55 % de cabernet sauvignon, 35 % de merlot et 10 % de cabernet franc.<br />
La robe est d’un beau pourpre, sans trace de jeunesse ni d’évolution.<br />
Le nez, ouvert, est très agréable, sur la confiture de framboise, avec des notes florales et de tabac.<br />
La bouche n’est pas du même niveau, c’est moins rond, avec une pointe de végétal ("un peu de verdouille" comme dit Daniel avec sa belle franchise) ; elle est cependant marquée par une belle rectitude et une légère amertume en finale. 14,5 / 20.</p>
<p><strong>Smith Haut Lafitte rouge 2008</strong></p>
<p>60 % de cabernet sauvignon, 32 % de merlot, 7 % de cabernet franc, 1 % de petit verdot.<br />
La robe est sombre, assez jeune.<br />
Le nez se dévoile peu à peu à l’aération (aurait dû être carafé) et montre des fruits noirs (cerise, cassis) très murs, avec des notes de graphite présentes et agréables. Plus tard, c’est le caramel qui fera une entrée remarquée dans cette panoplie d’arômes.<br />
L’attaque est très ronde, la bouche a beaucoup d’ampleur, de fruits, des tanins racés et une finale qui s’allonge, s’allonge …<br />
Très beau vin en devenir. 17,5 / 20.</p>
<p>Et justement, pour se rendre compte de ce que cela peut devenir 10 ans après …</p>
<p><strong>Smith Haut Lafitte rouge 1998</strong></p>
<p>La robe est assez sombre mais déjà bien tuilée.<br />
Le nez est très expressif : on y retrouve d’abord le fumé classique des grands Pessac Léognan, mais aussi du tabac, du café , du grillé et du bois précieux.<br />
La bouche est sur les mêmes arômes, de grande classe, à la trame patinée et avec de très beaux tanins fondus. La longueur est magnifique !<br />
Un grand vin qui a atteint son apogée et devrait y rester longtemps. 18 / 20.</p>
<p><strong>Les Hauts de Smith blanc 2009</strong></p>
<p>100 % sauvignon blanc.<br />
La robe est or clair.<br />
Le nez est très intense, très sauvignon (écorce d’orange, buis, menthe).<br />
La bouche est bien grasse, avec une corpulence (on est sur 2009) qui permet de bien intégrer le bois (50 % de neuf et 50 % de un vin). La finale est toute en fraîcheur.<br />
Un beau Pessac Léognan qui se distingue de beaucoup d’autres trop boisés. 16,5 / 20.</p>
<p><strong>Smith Haut Lafitte blanc 2008</strong></p>
<p>90 % sauvignon blanc, 5 % sauvignon gris, 5 % sémillon.<br />
La robe se pare également d’un bel or clair.<br />
Le nez est très intense et magnifique : orange, cédrat, vanille, floral.<br />
En bouche, c’est vraiment le grand frère, avec un peu de tout en plus : du gras, de la fraîcheur, une longueur superbe agrémentée d’une belle amertume.<br />
Un très beau vin en devenir qui va se complexifier en bouche dans les prochaines années, avec encore cette discrétion et cette finesse du boisé. 17 / 20.</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/03/21/Smith-Haut-Lafitte#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/132Sauternes et Barsacurn:md5:0fa078273e9a9aa514584538a21aebf82011-03-21T00:20:00+01:002011-03-21T00:34:32+01:00Julien ABLAINCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 10/02/2011 par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>Cette dégustation a été animée par Bérénice Lurton (Château Climens) et Philippe Baly (Château Coutet) qui nous ont fait l'honneur de nous faire déguster quelques joyaux, tout en les agrémentant de conseils avisés et d'informations utiles. C'est l'humilité de ces deux grands noms du Sauternais qui m'a particulièrement frappé.</p> <p><strong>Suduiraut 2005</strong></p>
<p>La robe se présente sous un or assez clair.<br />
Le nez est assez ouvert, sur les agrumes, le miel, avec un peu de rôti.<br />
L'attaque est grasse, avec une belle liqueur, qui s'atténue grâce à une certaine fraicheur mais reste trop présente en fin de bouche.<br />
A attendre impérativement pour que les sucres se fondent pour qui, comme moi, n'aime pas les liquoreux "too much".
16 / 20 quand même pour son potentiel.</p>
<p><strong>Clos Haut-Peyraguey 2007</strong></p>
<p>La robe est or clair <br />
Le nez est très intense et expressif, d'une grande complexité : miel, brioche, patisserie, caramel.<br />
L'attaque est sur la finesse, puis le vin prend de l'ampleur, avec un festival de saveurs, les mêmes qu'au nez auxquels viennent se joindre des agrumes. Très belle élégance, aucune sensation de sucrosité trop forte.<br />
Un beau bébé qui promet ! 17 / 20 mais (beaucoup) plus dans 10 ou 20 ans.</p>
<p><strong>Lafaurie Peyraguey 2002</strong></p>
<p>La robe est d'un or soutenu.<br />
Le nez montre une belle intensité, avec du miel, du fumé et du rôti.<br />
Belle attaque dense sur les fruits confits, mais c'est la fraîcheur qui prend rapidement le dessus et qui lui donne une superbe allonge, avec une finale épicée.<br />
Un vin qui a presque atteint son plateau d'apogée et qui devrait y rester longtemps. 16,5 / 20</p>
<p><strong>Coutet 2006</strong></p>
<p>Terroir : terres argileuses très froides;</p>
<p>La robe est d'un or soutenu.<br />
Très beau nez, intense et d'une finesse remarquable, très floral, avec de la bergamote sur un fond miellé. <br />
En bouche, c'est le magnifique équilibre qui impressionne, avec de la rondeur, une liqueur qui tapisse la bouche sans l'alourdir. La finale montre une belle longueur et se révèle d'une grande pureté.<br />
On n'est pas sur un grand millésime, c'est ce qui permet sans doute de l'apprécier si jeune, mais c'est un très beau vin : 17,5 / 20 !</p>
<p><strong>Climens 2002</strong></p>
<p>100 % sémillon.</p>
<p>La robe est d'un or soutenu..<br />
Le nez est envoutant sans être puissant, avec du miel, des fleurs et un beau fruité (coing).<br />
La bouche dévoile une puissance magnifique, avec une minéralité présente qui équilibre le vin, le soutient, et le rallonge tout en le rafraîchissant. La finale est magnifique de complexité (caramel, épices, agrumes) et de longueur (pas loin de 30 s !).<br />
Un grand vin : 18,5 / 20</p>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/03/21/Sauternes-et-Barsac#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/131Pichon Longueville-Baronurn:md5:1f5ec6b5f84174d47c5b53e4fcdd38f82010-12-21T22:07:00+01:002011-01-09T22:30:43+01:00Stéphane COHENCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 18/12/2010</em></p>
<p><em>par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>Une horizontale suivie d'une verticale dans la même dégustation ! Il y a
de quoi tomber à la renverse …C'est en tout cas ce que nous a proposé
Jean-René Matignon, Directeur technique du Château Pichon Longueville
Baron jeudi dernier, tout en l'agrémentant d'informations sur le domaine
et en nous faisant partager sa passion.
</p> <div style="text-align: justify;">
<p>La mini-horizontale de Pauillac se composait de Pibran (autre château
détenu par AXA-Millésimes), Les Tourelles de Longueville (2ème vin du
château de Pichon Longueville Baron) et Pichon Longueville Baron
lui-même, l'ensemble portant sur le millésime 2008.
<br />
<br />
C'est cette dernière bouteille qui sert de pivot, et après une rotation
de 90°, nous sommes partis sur 2004, 2003, 2002, 2001, 2000 et 1996. Sur
le papier, nous avons été gâtés … et dans les verres aussi ! Jugez-en
par les commentaires qui suivent. Au delà de la qualité, ce qui m'a
frappé est la personnalité de chaque millésime. C'est la force de ces
grands domaines qui cherchent à s'adapter aux conditions du millésime,
mais surtout pas à standardiser leurs vins.
<br />
</p>
<center><img style="width: 214px; height: 289px;" src="http://lh3.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TOIyBCIUmoI/AAAAAAAALaU/-b77UXdMmQY/s800/Pichon-Longueville.jpg" alt="" /><br /><br /></center>
<br />
Les bouteilles avaient été toutes ouvertes avant la dégustation et ont
été servies directement dans les verres, sauf le 1996 qui a été carafé
environ une heure. Nous manquons encore cruellement de carafes dans
notre club parisien, mais nos jeunes GO apportent des petits plus à
chaque nouvelle dégustation !
<center><img style="width: 426px; height: 379px;" src="http://lh5.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TREZ-pZJJfI/AAAAAAAAMQc/7wzO22Aik2E/s800/IMG_0505.jpg" /><br /><br />
</center>
<strong>Pibran 2008</strong>
<br />
<br />
50 % cabernet sauvignon, 50 % merlot.
<br />
<br />
La robe est très dense, presque noire, et bien jeune.
<br />
Le nez se montre chaleureux, sur les fruits noirs compotés, puis apparaissent des touches florales et vanillées.
<br />
La bouche est assez fluide, sur la fraicheur, avec des tanins présents
mais pas astringents, qui lui confèrent une certaine fermeté.
<br />
Un vin encore jeune, au contraste marqué entre la chaleur du nez et la fraicheur de la bouche.
<br />
14,5 / 20
<br />
<br />
<strong>Tourelles de Longueville 2008</strong>
<br />
<br />
50 % merlot, 35 % cabernet sauvignon, 15 % cabernet franc.
<br />
Elevage 50 % en barriques de bois neuf, 50 % en barriques d'un vin.
<br />
<br />
La robe est moins sombre que celle du Pibran, mais tout aussi jeune.
<br />
Le nez intense dévoile tour à tour des arômes vanillés et des fruits noirs (cassis).
<br />
La bouche est riche et enrobante, avec une texture au grain fin, et
montre une longueur intéressante avec une finale aux tanins veloutés.
<br />
<br />
Un très bon Pauillac qui se goûte déjà bien ! 16 / 20
<br /><br />
<center><img style="width: 413px; height: 310px;" src="http://lh3.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TREae3dS4RI/AAAAAAAAMQE/0eY4IWMyAT4/s800/IMG_0513.jpg" /><br /><br />
</center>
<br />
Pour tous les Pichon Longueville Baron, l'assemblage est voisin de 70 %
cabernet sauvignon et 30 % merlot, avec des variations de quelques %
selon le millésime.
<br />
De même, l'élevage est de 80 % en barriques de bois neuf et 20 % en
barriques d'un vin, avec quelques variations sur la durée, autour de 20
mois.
<br />
<br />
La robe est très sombre, presque noire, et marque de beaux reflets violacés sur le disque.
<br />
Quel beau nez ! Très ouvert, sur le cassis et la prune, avec un boisé
décelable, comme chez ses petits frères dégustés précédemment, mais
peut-être plus noble.
<br />
La bouche est très élégante, harmonieuse, pas d'une charpente
formidable, mais on sent la matière. C'est surtout la finale qui fait la
différence, fraiche et épicée, avec une très belle persistance.
<br />
Bien trop jeune, mais on ressent l'aristocratie d'un grand Pauillac. 17,5 / 20 pour son potentiel.
<br /><br /><br />
<br />
<strong>Pichon Longueville Baron 2004</strong>
<br />
<br />
La robe est sombre et ne présente plus de trace de jeunesse.
<br />
Le nez n'est pas très expressif mais dévoile une belle finesse. On a
perdu les arômes fruités de jeunesse mais les arômes primaires des
cépages et secondaires de l’élevage donnent une gamme plus classique :
tabac et arômes balsamiques (cèdre).
<br />
La bouche est sur la finesse, mais la matière est là, et se révèle ronde
et fraiche. La minéralité ressort dans une belle finale peu tannique et
allonge la bouche.
<br />
Un bon vin, qui commence à s'apprécier. 16,5 / 20
<br />
<br />
<strong>Pichon Longueville Baron 2003</strong>
<br />
<br />
La robe est grenat sombre, avec quelques marques d'évolution.
<br />
Le nez est presque explosif, très confit (on est sur 2003 !), avec de la
mûre, de la prune et du pruneau. L'attaque est (trop ?) molle (on est
sur 2003 !), le milieu de bouche très chaleureux, presque chaud et
heureusement qu'un peu de fraicheur en finale redonne un peu de légèreté
et de digestibilité à ce vin.
<br />
Un Pauillac en dehors des canons classiques (on est en 2003 !). 16 / 20<br /><br />
<strong>Pichon Longueville Baron 2002</strong>
<br />
<br />
La robe est sombre, sans évolution, contrairement au nez, certes peu
ouvert, mais très représentatif de celui d'un Pauillac qui arrive à son
apogée : tabac, sous-bois, cèdre …
<br />
La bouche est gourmande et précise, sur les mêmes arômes, avec une belle finale fraiche aux tanins savoureux.
<br />
Une bouteille prête à boire. 16,5 / 20
<br />
<br />
<strong>Pichon Longueville Baron 2001</strong>
<br />
<br />
La robe est grenat assez sombre, avec des marques très nettes d'évolution (le disque tire sur l’acajou).
<br />
C'est un nez comme je les aime, c'est à dire complexe : mentholé (arôme
dominant), grillé, avec des fruits compotés et des épices …
<br />
La bouche est très équilibrée, à la chair sapide et savoureuse, homogène
sur toute la longueur, avec une finale agréablement saline.
<br />
Une fois de plus un vin de 2001 se montre à la hauteur du 2000, dans un
style très différent, en tout cas en ce moment. En effet le 2001 a un an
de moins mais a surtout évolué beaucoup plus vite et le 2000 devrait
s'en rapprocher, mais dans 10 ans …
<br />
Un grand vin, noté récemment par la RVF juste derrière Latour et devant Mouton Rothschild ! 18 / 20
<br /><br />
<center><img style="width: 411px; height: 332px;" src="http://lh5.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TREaHINzYBI/AAAAAAAAMPo/FpY4iDxH4ZM/s800/IMG_0515.jpg" /><br /><br />
</center>
<br />
<strong>Pichon Longueville Baron 2000</strong>
<br />
<br />
Le corps de la robe est très voisin de celui du 2001, mais le disque n'a pas de trace d'évolution.
<br />
Le nez est riche et très jeune, sur le fruit, avec du bois précieux et des notes cacaotées et de moka.
<br />
L'attaque est très ronde, avec une belle chair, puis l'acidité apparaît
très vite en milieu de bouche (!?) et s'estompe pour laisser la place à
une très belle finale aux tanins fondus et patinés.
<br />
Un grand vin à attendre pour gagner en complexité. 17,5 / 20
<br />
<br />
<strong>Pichon Longueville Baron 1996</strong>
<br />
<br />
Comme prévu, le must de la soirée.<br />
<br />
La robe est belle, moins sombre et dense que celle de tous les autres millésimes, évoluée sur le grenat et presque acajou.
<br />
Le nez est d'une complexité folle : bois précieux, sous-bois, grillé, fruits secs, rose fanée, un festival !
<br />
La bouche est savoureuse, fondue et satinée, très élégante et féminine (et pourtant nous ne sommes pas chez la Comtesse!).
<br />
La persistance de la finale nous permet d'apprécier plus longtemps ce vin de classe. 18,5 / 20.
<br />
<br />
Encore un grand merci à Jean-René Matignon et à Pichon Longueville Baron !
<br />
<br />
Jean-Loup
</div>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2010/12/21/Pichon-Longueville-Baron#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/108Paul Jaboulet Ainéurn:md5:8817a4f8f03476b5eeb6ac1c9e6533882010-12-01T22:34:00+01:002011-06-26T19:40:37+02:00Stéphane COHENCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 01/12/2010</em></p>
<p><em>par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>L'ensemble était commenté par Jean-Luc Chapel (le bien nommé !), de la
maison Paul Jaboulet Aîné, qui s'était déplacé sur Paris pour
l'occasion. Sa passion et son enthousiasme étaient très communicatifs !
</p> <div style="text-align: justify;">
<p>Une constante sur la gamme : pour conserver la typicité du terroir et ne
pas l'effacer par un élevage trop marqué, l'ensemble des vins dégustés
sont passés en fûts avec environ seulement 20 % de bois neufs. La durée
varie un peu, de 8 à 12 mois.
</p>
<center><img style="width: 346px; height: 148px;" src="http://lh4.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TNuJd8JtBwI/AAAAAAAALZw/8mui9muuw-k/Jaboulet.jpg" alt="" /></center>
Les vins dégustés :
<ul><li>Saint Péray "Les Sauvagères" 2009 : 14,5 / 20</li>
<li>Crozes Hermitage blanc "Mule Blanche" 2009 : 15,5 / 20 </li>
<li>Hermitage blanc "Le Chevalier de Sterimberg" 2007 : 17,5 / 20</li>
<li>Crozes Hermitage rouge "Domaine de Thalabert" 2006 : 15 / 20 </li>
<li>Cornas "Les Grandes Terrasses" 2007 : 16 / 20 </li>
<li>Hermitage "La Petite Chapelle" 2004 : 16,5 / 20
</li>
</ul>
<p>
Au final, une très belle gamme représentative du Rhône septentrional !
</p>
<p><strong>Saint Péray Les Sauvagères 2009</strong>
<br />
<br />
80 % marsanne, 20 % roussanne.
Robe or clair.
Nez assez intense, floral et fruité, avec des notes vanilées et
réglissées (c'est très jeune, le bois est encore assez présent mais
donne un nez agréable).
L'attaque est légère, puis le vin prend de l'ampleur et du gras en bouche, et finit sur une belle amertume.
<br />
<br />
Bon Saint Péray, à attendre deux ans. 14,5 / 20
</p>
<p><strong>Crozes Hermitage Mule Blanche 2009</strong>
<br />
<br />
50 % marsanne, 50 % roussanne.
Robe or assez clair.
Nez bien ouvert, sur des fleurs aux flagrances plus lourdes que le Saint
Péray, avec des notes anisées et mentholées, moins fin à ce stade que
le Saint Péray.
En bouche, l'attaque est grasse, il y a du volume, la finale est fraiche et longue.
<br />
<br />
Très (trop) jeune, mais un vin qui a du potentiel et devrait être très bon dans quelques années. 15,5 / 20
</p>
<p><strong>Hermitage blanc Chevalier de Sterimberg 2007</strong>
<br />
<br />
65 % marsanne, 35 % roussanne.
Robe d'un bel or marqué.
Nez superbe, puissant, sur les fruits (poire, pomme-tatin, banane !),
évolue sur la cire, la vanille et le miel, bref complexe et fin ! La bouche montre une ampleur magnifique, pas charpentée mis longue, au
boisé encore présent (c'est jeune !), veloutée et équilibrée, avec une
finale de classe.
Regouté après les rouges, l'ampleur de ce vin lui permet de rester impertubable et de montrer à nouveau son excellence.
Je suis surpris par les pourcentages relatifs des cépages. Je
m'attendais à plus de roussanne pour apporter de la finesse, mais c'est
le terroir et le savoir-faire du viticulteur qui s'en chargent.
<br />
<br />
Grand vin, à attendre une dizaine d'années. 17,5 / 20
</p>
<p><strong>Crozes Hermitage rouge Domaine de Thalabert 2006</strong>
<br />
<br />
Robe assez sombre, mais avec déjà des notes d'évolution !?
Nez assez expressif et complexe : fruits noirs, épices, réglisse, giboyeux (on retrouve l'évolution).
Bouche ronde et agréable, pas très corpulente, aux tanins peu agressifs et réglissés.
<br />
<br />
Bien, mais ne pas attendre. 15 / 20
</p>
<p><strong>Cornas Les Grandes Terrasses 2007</strong>
<br />
<br />
Robe assez sombre (je m'attendais à plus pour un Cornas).
Beau nez intense, très typé : une pointe de violette, puis ce sont les
épices qui jouent leur symphonie, avec du poivre très présent en fin de
partition.
La bouche est très corsée et charpentée, avec du volume et des tanins
présents qui accentuent le côté rustique du vin. On est bien sur Cornas,
même si c'est plus civilisé que les Cornas d'autrefois.
<br />
<br />
Devrait être très bon dans 6-8 ans. 16 / 20 pour son potentiel.
</p>
<p><strong>Hermitage La Petite Chapelle 2004</strong>
<br />
<br />
Robe assez sombre, déjà un peu évoluée.
Nez expressif, d'abord fumé et toasté puis fruité (fruits noirs). Un peu de réduction disparait très vite à l'aération.
La bouche est étonnante pour un Hermitage assez jeune : fruitée, presque
gourmande, avec une belle longueur marquée par une certaine acidité et
une pointe de minéralité, sur des tanins fondus.
<br />
<br />
Beau vin, presque déjà à point, qui pourra attendre 5 ans, voire 8 pour ceux qui aiment les vins évolués. 16,5 / 20 </p>
</div>https://x-oenologie.polytechnique.org/post/2011/01/09/Paul-Jaboul%C3%A9-Ain%C3%A9#comment-formhttps://x-oenologie.polytechnique.org/feed/atom/comments/111Château Lagrangeurn:md5:0717bdf198e6d2c3c3b6300f9114baa02010-11-18T22:43:00+01:002011-01-09T22:51:21+01:00Stéphane COHENCompte-rendu<p><em>Compte-rendu de la dégustation du 18/11/2010</em></p>
<p><em>par Jean-Loup Guerrin (1976)</em></p>
<p>La dégustation s'est déroulée, avec présentation du
domaine et commentaires de Charlotte Denjean, chargée de la
communication du château (mais aussi diplômée de la faculté d'œnologie
de Bordeaux).</p> <div style="text-align: justify;">
<p><img src="http://lh6.ggpht.com/_ii4uxWmlzUk/TMXf-T0DkGI/AAAAAAAAKjk/vWvm8LwH51E/Chateau%20Lagrange.jpg" alt="" style="display: block; margin: 0 auto;" /></p>
<p><strong>Fiefs de Lagrange 2000</strong>
<br />
<br />
60 % CS, 26 % M, 10 % PV
<br />
Robe d'un beau grenat avec début d'évolution.
Nez intense, d'abord sur le cèdre et le grillé, puis sur le cuir et les épices.
L'attaque est gouleyante et fraîche, le milieu de bouche plus corpulent, la finale aux tanins présents et assez peu agressifs.
<br />
<br />
15/20, à boire.</p>
<p><br />
<strong>Lagrange 2006</strong>
<br />
<br />
50 % CS, 41 % M
<br />
<br />
La robe est sombre et jeune (encore quelques reflets violets).
Le nez n'est pas très ouvert (le vin aurait certainement gagné à être
carafé) mais donne une impression de puissance, sur les fruits noirs
(cassis, mûre), avec des notes vanillées et mentholées.
L'attaque est très puissante, puis la bouche montre beaucoup de volume,
des tanins très serrés et de classe mais qui donnent un peu d'amertume
sur la finale réglissée.
<br />
<br />
Très apprécié par mes compagnons de table, je le trouve beaucoup trop
jeune et lui donne un 15,5 / 20 mais avec potentiellement une note de 17
/ 20 pour dans 10 à 20 ans.
<br />
<br />
<strong>Lagrange 1998</strong>
<br />
<br />
65 % CS, 28 % M, 7 % PV
<br />
<br />
La robe est encore grenat sombre, mais avec quelques reflets orangés. Le nez est d'intensité moyenne mais d'une belle finesse : bois précieux, havane, cuir noble.
La bouche est ronde et dense, à l'attaque soyeuse et à la longue finale, où les beaux tanins sont encore perceptibles.
<br />
<br />
17/20. J'estime son apogée à 2012, au max 2015. Chic, j'en ai deux bouteilles en cave ! <img class="mod_smileys_img" src="http://lapassionduvin.com/phorum/mods/smileys/images/smilie1.gif" alt="smiling smiley" title="smiling smiley" />
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<strong>Lagrange 1989</strong>
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<br />
55 % CS, 45 % M
<br />
<br />
La robe est assez sombre, d'un bel acajou.
Le nez est intense, mais c'est sa noblesse qui enchante : bois et cuir précieux, au fruité secondaire ensorceleur.
L'attaque en bouche est très ronde et donne une impression de sucrosité,
puis apparaît la fraîcheur et enfin une finale à la longueur
remarquable marquée par une certaine salinité.
<br />
<br />
Très grand vin : 18 / 20, je pense à son apogée.
</p>
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